Condyloma – Verrue génitale

C’est quoi un condylome (verrue génitale)?

C’est une infection par un virus, le human papilloma virus (HPV). Le virus infecte la muqueuse du canal anal ou de la peau autour de l’anus. Il peut rester dans la peau sans symptômes ou s’exprimer par une verrue , un condylome et plus rarement par une lésion précancéreuse ou un cancer.

Oui, très fréquent. C’est la maladie sexuellement transmissible (MST) la plus fréquente. 

Elle peut être transmise par voie vaginale, anale et orale.  

Plus de 85% adultes sexuellement actifs seront infectés durant leur vie, souvent sans jamais en être conscient. Elle est 100x plus fréquente que cliniquement visible.

Prédilection 16 – 25 ans. 

La fréquence augmente avec:

– Le nombre de partenaires sexuels

– Age du premier contact sexuel

– Tabagisme

– Contraception orale prolongée

– Co-infection avec d’autre maladie sexuellement transmissible

(gonorrhée, syphilis, chlamydia)

C’est un virus très infectieux.  

Il se transmet dans 60 – 70% des cas au premier contact sexuel. 

Le sexe féminin est plus fréquemment infecté que le sexe masculin. 

Pour que le virus puisse vous infecter, il faut qu’il y aie un micro traumatisme de la muqueuse dans laquelle le virus s’insert. C’est pour cela que les relations sexuelles anales, plus traumatiques, augmentent le risque d’infection.

Hormis les contacts sexuels, on peut s’infecter par:

• Auto-contamination (en se grattant, lors de l’hygiène de toilette) On peut s’infecter du vagin vers l’anus et vice-versa
• Lors de l’accouchement
• De manière indirecte sur des objets/instruments ou sous vêtements souillés

Il est difficile à savoir quand l’infection à eu lieu. Entre l’infection et l’apparition de condylomes, il peut y avoir entre 3 et 12 mois. Parfois le virus reste présent pendant des années sans jamais devenir apparent.

– Dans la majorité des cas, il n’ y a pas de symptômes. 

– Suintement, démangeaisons

– Palpation des petites végétations (condylomes) de la peau

– Saignement suite à des traumatisme (frotter, gratter)

Après confirmation par un médecin il faut:

• Voir l’étendue des lésions. Dans 40% des cas les lésions sont multifocales. 

– Penis, pubis, anus,

• Les lésions ne sont pas systématiquement présentes.
• 25 – 67% lésions disparaissent spontanément (2 ans).

Traitement conservateur

Imiquimod  3,75 – 5% (Aldara®)

Application

Appliquez la crème d’imiquimod sur la zone atteinte, 3 fois par semaine, au moment du coucher. Exemples de séquences 3 fois par semaine : les lundi, mercredi, vendredi, ou bien, les mardi, jeudi, samedi. Appliquez une mince couche de crème sur la peau préalablement nettoyée et séchée, et frottez doucement pour faire pénétrer la crème. N’utilisez pas la crème dans le vagin. Lavez-vous les mains après l’emploi du médicament. N’utilisez pas un pansement qui ne respire pas (étanche à l’air).

Laissez ce médicament sur la peau pendant 6 à 10 heures, puis retirez-le en lavant la zone traitée au savon doux et à l’eau. Continuez l’usage de ce médicament jusqu’à disparition complète des verrues, sans toutefois dépasser une période de 16 semaines.

Les régions traitées doivent être lavées à l’eau et avec un savon doux. Cette précaution est particulièrement importante lors du traitement de lésions situées sous le prépuce chez l’homme non circoncis.

– Durée: 3 – 16x/sem 

– Résolution: 45 – 56%

– Récidive: +/- 16% 

– Effets secondaires: Erosion locale, érythème, sensation de brûlure

Podophyllotoxine (Condyline® 5 mg /ml)

Application

2 fois par jour pendant 3 jours d’affilée de la semaine. Le produit est appliqué avec coton-tige sur la lésion. Suivi de 4 jours repos.  Max 0,5 ml/jour . Afin de protéger la peau  autour de la lésion  on peut appliquer de la vaseline sur la peau pour éviter des brûlures suite au contact de la podophyline avec la peau.

– Durée:  max 5 semaines  

– Résolution: 50 -80%

– Récidive: 22%

– Effet secondaire:

• Inflammation (rougeur, légères douleurs, œdème) au niveau de la zone traitée. Ces effets secondaires sont en général peu sévères et ne nécessitent pas l’arrêt du traitement.
• Irritation cutanée avec douleur ou rougeur et ulcération de la peau si la solution entre en contact avec la peau saine.

–  Contre-indications du médicament Condyline®

• Enfant de moins de 15 ans
• Grossesse
• Allaitement

Une contraception efficace est nécessaire avant et pendant le traitement.

En cas de contact accidentel avec la peau, les muqueuses et surtout les yeux, doivent être rincés abondamment à l’eau.

→ Ablation des condylomes par électrocoagulation – laser

Voir opération : Ablation des condylomes par électrocoagulation – laser

Quel est le lien entre l’HPV et le cancer anal?

Le human papiloma virus (HPV) est responsable de 90% des cancers du canal anal. L’incidence du cancer du canal anal et de 1,8 par 100.000 habitants par an.  

Elle est en augmentation de 2,4% par an.

La moyenne d’âge du diagnostic est de 62 ans.

• HIV homme ou femme
• Immunosuppression chronique (après transplantation…)
• Antécédents de cancer ou des lésions infectieuses suite à l’HPV (Human papillota virus)
• Homosexuel 
• Condylomes

On peut prévenir le cancer du canal anal par la vaccination et le screening sélectif de la population risque.

L‘infection est trop fréquente et l’incidence du cancer de l’anus est trop bas, pour contrôler (screening) toute la population. 

Par contre les patients à risque de développer le cancer méritent d’être examiner avant le développement d’un cancer. 

En effet avant de developper un cancer, les patients développent des lésions précancéreuses qui peuvent être traitées de manière moins invasives et agressives. Le temps entre l’apparition d’une lésion précancéreuse et un cancer est estimé à +/- 5 ans. 

Il n’existe pas de consensus dans la communauté médicale concernant la manière de faire le screening de la population à risque. 

Les patients HIV + sont le plus à risque de développer un cancer, on suggère de faire un frottis cellulaire (PAP-test) ou un examen du canal anal annuellement.  

Pour les autres groupes à risque on conseille de faire un examen à 2 – 3 ans.

Ils existent +/- 200 différents type d’HPV. 

Pas tous les type d’HPV sont la cause de cancer (type 16 , 18) ou de condylomes (type 11, 6). 

Les vaccins couvrent les types de virus cancérigènes et également ceux associés à des condylomes. 

De préférence le vaccin est donner avant le premier contact sexuel.

Il existe 3 vaccins:

« Injection se fait dans le muscle (intra-musculaire IM). Il faut donner 3 doses à 0 – 2 – 6 mois, sauf en secondaire (école) de 9 à 15 ans, il faut seulement 2 injections 0 – 6 mois. »

– Cervarix (type 16 – 18 ) 

– Gardasil 4 (type 16- 18 – 11 – 6)

– Gardasil 9 (type 16 – 18 – 11 – 6  31 – 33 – 45 – 52)

• Gratuit via la vaccination scolaire en 2ème secondaire (Wallonie- Bruxelles) première secondaire (Flandre) ou chez un médecin de votre choix. 
• Chez son médecin, et partiellement remboursé (12,10 €/injection) pour les filles de 12 à 18 ans inclus. La consultation médicale est également remboursée en partie. 

À partir de 19 ans, les filles peuvent se faire vacciner mais sans remboursement. Cela coûte pour un vaccin 2-valent 69,14 € et 9-valent 134,84 € par injection.

• A partir de l’année scolaire 2019-2020: Gratuitement via la vaccination scolaire en 2ème secondaire (Wallonie- Bruxelles) première secondaire (Flandre) ou chez un médecin de votre choix. 
• En dehors de la vaccination scolaire, les garçons peuvent se faire vacciner mais il n’existe pas de remboursement à ce jour. Cela coûte pour un vaccin 2-valent 69,14 € et 9-valent 134,84 € par injection.

La vaccination est indiquée au cas par cas jusqu’à 45 ans (CDC center of disease control).